Fresque murale de Vanessa Piras, artiste plasticienne et muraliste

! Quelle Nature ?

! Quelle nature ?

Chapitre 1 : Vanessa Piras

A la fois affirmation et interrogation, le titre de cette exposition nous plonge dans le grand paradoxe de notre monde contemporain. On ne peut plus échapper aux rapports alarmistes sur le climat et la nature devient le lieu de lutte pour la survit de la planète. Malgré cette affirmation, comment procéder, par où commencer dans une économie capitaliste globalisée ? quelle est encore le sens de cette nature première, primitive et sauvage, encore fantasmée ?

Les villes se parent de plus en plus d’espace végétal au milieu des nouveaux aménagements de béton. Ces parcelles de respiration artificielle sont néanmoins essentielles. Ce qui m’intéresse c’est de penser le motif végétal dans l’espace urbain à l’image de ces espaces de respiration : à la fois artificiels puisque crée de la main de l’humain et essentielle car on a besoin de l’art pour voir la beauté dans les interstices. 

Pour cette exposition, l’idée est de mettre en lumière le végétal dans l’espace urbain, notamment dans le lieu de l’exposition. Pour cela, je fais se côtoyer mes différentes pratiques artistiques. A la fois peintre, colleuse et muraliste, c’est le motif végétal et les couleurs qui crée l’unité. Les supports sont tantôt précieux, tantôt fragiles, pérennes ou éphémères. J’ai également utilisé des matières naturelles comme le coton, le bois et la corde pour amener la chaleur des matériaux bruts. Certains systèmes d’accrochages rappellent les kakémonos japonais, qui signifient : objets suspendus. Ce sont généralement des toiles longues et plutôt étroites sur lesquelles sont peints des paysages.

Les visuels nommés Cobalt I et II sont deux motifs qui ont été utilisés en amont pour un événement d’art urbain le 14 février, Pour l’amour de l’art, avec 70 street artistes de la région. J’ai réalisé ces modèles sur du papier kraft puis collés sur les murs du centre ville de Nantes. Cette manifestation dans l’espace public était une invitation à voir l’art contemporain, sans entrer dans un espace d’exposition dédié. Ils sont ici reproduits sur du papier épais et encadrés soigneusement pour les mettre en valeur durant l’exposition. 

L’oeuvre Terre de Sienne est une peinture réalisée pour l’exposition sur du papier kraft et s’apparente à un visuel que je pourrai réaliser en fresque murale. A l’inverse de Cobalt qui a déjà connu les murs de la ville, Terre de Sienne a été pensé pour d’abord connaître l’espace intérieur de l’exposition, avec un accrochage spécifique pour son papier très léger et donc fragile. Divisé en cinq parties, elles seront ensuite rassemblées à la fin de l’exposition, pour être collées et former une fresque sur un mur, encore indéfini. Cette oeuvre a donc une durée de vie éphémère, puisqu’une fois collée, elle ne dépendra plus de moi et deviendra autonome dans la ville, soumise aux aléas de la météo et des potentielles mains arracheuses. 

Mon travail s’articule autour du fond, des formes et des couleurs. 

C’est le support ( bois, coton, toiles, papiers, objets, murs…) que je vais choisir qui va déterminer l’outil que je vais devoir utiliser (crayons de couleurs, feutres, marqueurs, peinture acrylique… )

Ensuite, je vais remplir cette surface de motifs végétaux que j’appellent mes motifs, souvent en remplissant toute la surface du support (en all-over). Ces formes sont très instinctives et ont été intégrées à ma pratique à force d’être répétées (pratique du pattern). Elles sont surtout le prétexte à la recherche de couleur. L’association de couleur est le thème central dans mon travail, c’est pourquoi la plupart de mes derniers travaux portent le nom d’un vert, d’un bleu ou d’une couleur terre, base de mes récentes productions.

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